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Ondine bleue
9 janvier 2016

Ondine

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Il était ou il n’était pas

Une histoire que l’on raconta

Jadis et aujourd’hui, dedans et dehors

Pour tous ceux à qui on fait du tord

 

Ce conte il me concerne

J’y devine la clé de ma liberté

Au-delà des lois qui me gouvernent

Justice sera faite en toute équité

 

Ils allaient être parents

Depuis longtemps ils désiraient un enfant

Mon papa était très prévenant

Maman était son unique diamant

 

Pour satisfaire son épouse

Il travaillait sans ménagement

Malgré le peu d’aisance financière

Il gâtait toujours sa très chère

 

Un jour l’argent vint à manquer

Pour subvenir aux besoins du foyer

Mon père inquiet s'en alla trafiquer

Petit à petit il s’est fait remarquer

 

Le malheur arriva en pleine nuit

Mon père fût aperçu en plein délit

Le témoin fit payer son silence

En échange de mon enfance

 

« Je ferme les yeux si tu me donnes le bébé »

Mon père accepta et à sa femme mentit

Comme on arrache un oisillon à son nid

On m’a enlevée malgré mes cris

 

Mes parents me sont inconnus

Une autre femme en guise de mère

Elevée comme une détenue

Pour moi la vie sociale est un mystère

 

C’est en haut d’une tour que j’ai grandi

Sans portes, ni fenêtres j’ai appris

La musique, le chant et la danse

Ma respiration comme essence

 

 

Et le défaut de ma qualité

Ma chevelure comme un fleuve

Pouvait descendre jusqu’au pavé

Et transporter toute une vie neuve

 

Comme des cordes sous les étoiles

Elle devenait ma seule issue

Pour rencontrer comme sous un voile

Le charmant voisin tant attendu

 

Vivre cachée et sans identité

M’a rendue bien plus naïve

Que les jeunes de ma contrée.

Mon sang circulait comme une eau vive

 

Mon esprit venait des livres

Et d’une belle - mère aride

Malheureuse elle avait peine à vivre

Et la jalousie déformait ses rides

 

Happé par ma voix le voisin m’interpella

Se hissa jusqu’à moi et m’enchanta

Mi - fée  mi- humaine je fus son Ondine

Ses parents voulaient pour lui une maghrébine

 

Bravant les interdits et les vents contraires

Nous savourions cet amour lunaire

Conscients de sa rareté et de notre chance

Nous étions portés vers l’espérance

 

Je crois que le bonheur fait des envieux

Un jour ma belle-mère nous surprit amoureux

De rage elle rasa mes précieux cheveux

Et de mon bien aimé elle creva les yeux

 

Mon bien-aimé erra durant des années

Incapable de se trouver un chemin adapté

Mon bien-aimé dans son aveuglement

Devint infidèle à nos beaux serments

 

Ondine que j’étais malgré moi devenue

Mes larmes faisant déborder les rivières

Je lui ôtais toute respiration régulière

De son sommeil nu il ne se réveilla plus

© Lalinéa

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