DOUZE MOIS
Douze mois
janvier
les collants mouillés
les phares de voiture
le sol glissant
la pluie cinglante
la nuit s'habille
enfile son bonnet de tempête
il n'est pourtant que 17h
pendant qu'une fille
pédale sur son vélo
elle a hâte de rentrer au chaud
février
le bleu colore le ciel
les montagnes
tendent les bras vers
le jour
les oiseaux picoreront la gorge
de ce jour de neige
qui excite les enfants
mars
baisse de lumière
les phares s’allument vite
il lui faut partir
attente du froid
son amour fuit le désert
un pied devant l’autre
goutte qui se pend
blanche bulle de joie
résiste au bleu – gris
bague collier perle
un enfant choisit un bijou
c’est pour sa mamie
Avril
la nuit est là
encore tôt le matin
quand le bus passe
et prend les collégiens
endormie
la journée se prépare
en un tour de mains
elle se maquille et se coiffe
doucement elle accueille
de doux mots clandestins
Mai
rire à côté
soulage l’intérieur
un grand bonheur
mots de tous les jours
mer au bleu azur
beaucoup de photos
un peu de muguet
Paris du dimanche
assise au troquet
le soleil passe
dans l’air frais
Juin
plein feux
pleines fleurs
frivoles températures
la gorge naît
dans la langue des couleurs
pluie magnétique
instants de rangements
illusions de la simplicité
les idées chantent
quand l’été revient
Juillet
variations de poses
l’épuisement des curieux
l’humour des heureux
les rendez-vous du plein air
cinéma terrasse bière
Quai de la seine
Notre Dame
sans vacances
où fuir
tout est verrouillé
Août
des petits pieds secs
une chaussure dans la tête
elle rembobine la cassette
c’était demain
la clé autour du cou
le mistral gifle
langage des beaux discours
ombres et fantômes dehors
fermer les volets
chercher la fraîcheur des rêves
d’un extérieur
doux comme un bébé alpaga
Septembre
fin du bel été
feuilles mortes et soleil doré
bientôt la rentrée
sous son parapluie
elle allume
la dernière
à bout de souffle
une histoire épique
le bel animal qui pique
Octobre
la paume bien sèche
fraisez le vent et la pluie
une nuit de griffure
au matin l’indifférence
passez au four
jours en rétention
il aimait la faire rire
à déguster
Novembre
cœur gris
opale des sentiments
minérale
eau pâle
de son visage
se reflète
une rue bien vivante
les pas décidés claquent
éclats de jaune
éclats de mauve
la résine colmate
les trous du temps
Décembre
une mouette surgit
une réfugiée
des grands froids
tout revient si vite
les mêmes scénarios
un tour de pays
continuer
© Lalinéa janvier 2017